Les Lourdaises
Historique
C’est la seule race bovine issue uniquement des Hautes Pyrénées, plus particulièrement des arrondissements d’Argelès-Gazost et de Bagnères de Bigorre.
L’effectif de 20 000 femelles en 1934, étendait la race aux vallées de la région, dont celle de Lourdes. C’est pourquoi cette race bovine serait mieux désignée sous le nom de variété du Lavedan.
On raconte qu’un paysan, attiré par les concours, amena une vache et son veau à Paris. Lorsqu’on lui demandait d’où venait cette vache, certainement très belle, il répondait qu’elle était de la montagne, près de Lourdes. C’est ainsi que naquit l’appellation de «vache Lourdaise», ou «Lourdaise».
Le Herd-Book fut ouvert dès 1896, avec un effectif de 40 000 têtes !
C’était une vache vaillante, laborieuse et docile, dont on utilisa une partie de la génétique pour créer la fameuse « Blonde d’Aquitaine » ; après quoi elle eût à se défendre de la concurrence, des « boeufs-Gascons » pour le travail, puis d’autres races pour la production laitière... La Lourdaise restait toutefois très appréciée pour la richesse de son lait, très propice à la fabrication du beurre.
Comme beaucoup de races bovines et chevalines, la Lourdaise connut, avec la mécanisation de l’agriculture, un déclin rapide, qui la porta au bord de la disparition. En 1979, époque très critique, il ne subsistait qu’une douzaine de vaches, et un seul taureau ... Marti.
TAUREAU
Le standard
La Lourdaise est une vache agile, aux réactions sûres, très près de l’homme dès qu’elle est régulièrement manipulée.
Sa robe va du blanc au froment, ses muqueuses sont roses, sa tête est élégante avec un front large orné d’un haut chignon et de splendides cornes en lyre, claires et fines, qu’elle porte fièrement.
De taille moyenne, le plus souvent autour des 700 Kg, certaines vaches ont été cependant pesées à 900 Kg !
Cette vache rustique, bonne laitière, élève seule son veau de boucherie.
La Lourdaise valorise à merveille les terres dures et ingrates de notre piémont pyrénéen, où des races plus sophistiquées auraient du mal à s’adapter.
Après le sevrage de son petit, la Lourdaise reprend très vite de l’état en valorisant son pacage, et/ou au foin de prairie naturelle.
L’engraissement des boeufs et des vaches de réforme est rapide. La viande , très goûteuse, est plutôt persillée.
Cette vache se comporte exceptionnellement bien sur les estives pyrénéennes, mais plusieurs troupeaux sont installés maintenant hors terroir d’origine… en Dordogne, et en Gironde notamment.
Sa sauvegarde
Entre 1979 et 1985, un recensement, ainsi qu’un plan de sauvegarde furent menés par des bénévoles passionnés, le Conseil Régional de Midi-Pyrénées, et surtout Monsieur Laurent AVON de l’Institut de l’Elevage. Il était temps !
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- 1985 : 16 éleveurs pour 36 vaches
- 2000 : 36 éleveurs pour 138 vaches
- 2003 : 36 éleveurs pour 205 vaches
- 2004 : 42 éleveurs pour 229 vaches
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Aujourd’hui 12 taureaux sont disponibles à l’insémination, et la monte naturelle est utilisée pour les troupeaux les plus importants.
En 2003, avec l’aide du Conseil Régional de Midi-Pyrénées, les éleveurs se fédèrent, et créent, en s’unissant avec les éleveurs de « race Casta », le premier Syndicat des races Bovines des Pyrénées centrales.
En 2005/2006, ce jeune et petit Syndicat a acquis la reconnaissance des institutionnels et de ses pairs. L’avenir est à Nous ! et la fameuse formule d’Annick AUDIOT, (ingénieur à l’INRA de Toulouse, et responsable du Conservatoire Régional des espèces biologiques) : « …des races d’hier, pour une agriculture de demain… », est de plus en plus d’actualité, en ce qui nous concerne.
Lourdaise d'hier et d'aujourd'hui
Si le standard de la race fut, et doit encore être protégé, l’utilisation des Lourdaises a changé.
Autrefois vache de travail ( labour, transport...) elle nourrissait la famille en valorisant son veau, et en donnant son lait...
Plus près des villes, ou dans les gros bourgs, elle vivait en étables laitières, où son lait était surtout utilisé pour la fabrication du beurre.
Son rôle dans l’agriculture moderne, n’est évidemment pas celui du passé !
Aujourd’hui, elle trouve sa place dans l’élevage du veau sous la mère en race pure, ou en croisement, ainsi que dans la production de boeufs bouchers, dont la viande goûteuse est fort appréciée !
D’autres expériences sont actuellement menées afin de l’intégrer dans la production laitière et fromagère ...
Elle participe également au folklore de notre Région dont elle défend les couleurs dans les Salons (Régionaux et Parisiens), toujours jointe sous le joug, perpétrant ainsi nos traditions ancestrales !!!
JOUG
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